Le laboratoire - Episode 9


            Cyrille but la tasse et une gorgée d’eau tiède et salée lui brûla l’œsophage. Il se débattit quelques secondes, empêtré dans ses vêtements gorgés d’eau. Puis, il réussit à trouver son souffle et à se stabiliser à la surface.
Il avait perdu de vu le monstre qui avait élu domicile dans ce bassin. Tentant de calmer son cœur qui menaçait de faire exploser sa cage thoracique, il essaya de le repérer. Mais la pénombre et l’eau opaque ne l’aidaient pas vraiment.
Il n’avait qu’une image en tête : celle d’une des victimes du requin tueur dans le film Les Dents de la Mer, qui se fait happer par en-dessous par le squale.
Il redoutait de faire trop de mouvements, qui pourraient attirer l’animal. Il avait récemment vu un documentaire où un scientifique expliquait qu’il ne fallait surtout pas battre des pieds ou faire d’éclaboussures.
Heureusement pour lui, Cyrille n’était pas blessé… Néanmoins, il ne savait même pas si la bête était bien un requin. Son esprit apeuré lui avait fourni cette première explication devant un animal dont il ignorait l’espèce, mais dont il était certain de la dangerosité.
-           Amuse-toi bien ! lui cria Emma avant de tourner les talons, encadrée par les gardes.
Le silence régnait maintenant, pas un cri d’oiseau, pas un seul clapotis, pas une seule grenouille.
Il fallait maintenant qu’il rejoigne le bord. Néanmoins, il lui était impossible de nager sans faire de remous.

            Soudain, à l’autre bout de l’étendue d’eau, quelque chose émergea. Un geyser, tel celui qui sort de l’évent d’une baleine, jaillit haut dans le ciel étoilé. Pris de panique, Cyrille se mit à nager frénétiquement vers la berge.
Ses mouvements attirèrent bien évidemment le monstre, qui fendit les flots, dans sa direction. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres derrière sa proie, le monstre stoppa sa course. Le scientifique, malgré sa terreur, ne s’arrêta pas : s’il devait finir en hors d’œuvre, il devait avoir tout tenté pour sauver sa vie !
Il rencontra enfin le bord bétonné. Il s’y hissa, à bout de force. Quand il fut presque hors de l’eau, quelque chose tira sur sa jambe. Il se dégagea avec violence et tomba de l’autre côté du muret.
Il se retourna pour assister à une scène étrange : Despina, le torse hors de l’eau, les deux mains en l’air en signe d’apaisement, semblait demander au monstre, qu’Emma avait nommé Ataka, de reculer.

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