Comment
Despina avait pu voyager d’un bassin à l’autre, Cyrille ne le savait pas mais
il s’en moquait. Elle semblait réussir à tenir Ataka en respect et le
scientifique ne pouvait en être que soulagé.
Brusquement, le dauphin qu’il avait
découvert dans le laboratoire, jaillit sous ses yeux. Il se maintint à la
surface, dressé sur sa queue.
-
Ataka
pas dangereux. Juste dressé…
Apparemment, hors de l’eau, ses pensées
étaient transmises à un petit haut parleur, sur le côté de l’engin de torture
qui lui servait de casque.
-
Comme
toi ?
-
Oui…
Derrière le cétacé, il y eut un bruit de
plongeon : Ataka avait visiblement regagné les profondeurs. Despina les rejoignit.
Elle avait toujours ce regard triste, qui serrait le cœur de Cyrille.
Elle eut un dialogue silencieux avec le
dauphin, qui se chargea de traduire au jeune homme :
-
Sirène
veux toi suivre.
-
Où
ça ?
-
Dans
eau.
-
Despina,
je sais nager mais je ne peux pas retenir ma respiration sous l’eau !
-
Equipement
dans boîte !
La sirène désigna une espèce d’armoire
métallique, qui trônait près du bord du bassin et que Cyrille n’avait pas remarquée
dans la pénombre. Il s’en approcha pour constater qu’elle était fermée par un
cadenas. Il avisa une grosse pierre, s’en saisit et, après plusieurs coups
assenés sur la serrure, put enfin ouvrir la porte.
A l’intérieur, il trouva un masque, une
torche étanche, un détendeur et une bouteille d’oxygène pleine.
Il ôta ses chaussures, son short et son
tee-shirt, puis s’équipa pour la plongée. Il n’était pas rassuré de s’immerger
dans cette eau dont il ne voyait pas le fond. Néanmoins, il avait confiance en
Despina. Il n’aurait pas su expliquer pourquoi mais il savait qu’il pouvait la
suivre sans crainte.
L’eau
froide le fit suffoquer quand elle atteignit son bas-ventre, puis remonta
lentement vers sa poitrine à mesure qu’il avançait. La sirène lui saisit la
main. Son contact était étrange, caoutchouteux.
Le dauphin s’approcha. Cyrille saisit son
aileron et se rendit compte qu’il avait la même consistance que la peau de
Despina. Cette dernière lâcha ses doigts et lui fit signe de mettre le
détendeur en place. Il serra les dents sur le caoutchouc et leva une dernière
fois les yeux vers le ciel étoilé, avant de plonger.
L’eau était trouble et la vision du jeune
homme mit un certain temps à s’adapter. Encadré par la sirène et le dauphin, il
se sentait en sécurité mais il ne pouvait s’empêcher de chercher Ataka du
regard.
Ils descendaient toujours. Cyrille en
vint à se demander jusqu’à quelle profondeur les bassins étaient creusés. Assez
rapidement, il dut allumer la torche. Il aurait aussi aimé avoir des palmes,
cela lui aurait évité de dépendre du dauphin pour suivre le rythme de la
sirène.
Soudain, une énorme masse passa devant
eux : Ataka. Le scientifique lâcha l’aileron du cétacé et fit mine de
remonter vers la surface. Despina vint le rejoindre et lui fit comprendre qu’il
n’y avait rien à craindre.
Quand il se retourna, il aperçut une
source de lumière, assez éloignée. Apparemment, c’est là qu’ils se rendaient.
A mesure qu’ils approchaient, Cyrille se
rendit compte que le fond du bassin semblait naturel, non créer par la main de
l’homme. Le Professeur Edeline avait sans doute profité d’un trou d’eau déjà
existant pour installer son laboratoire.
La torche devint bientôt inutile, leur
destination était suffisamment éclairée.
Le scientifique ne parvenait pas à croire ce qu’il avait sans doute sous
les yeux ce que son confrère Laurent cherchait depuis des années. Une immense
cité placée sous une bulle s’étendait à ses pieds. Comment ne pas penser
immédiatement à l’Atlantide !
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