A côté de chaque fenêtre, des photos
étaient punaisées sur un grand panneau. Cyrille comprit rapidement qu’il s’agissait
de l’être contenu dans le bassin. Mais ce n’est pas ce qui attira son attention
dans l’immédiat.
Au milieu de la pièce, on trouvait
plusieurs bureaux avec ordinateurs mais aussi, et surtout, deux grandes tables
de dissection. Sur l’une d’elle, reposait une forme cachée par un drap blanc.
Le scientifique s’approcha et souleva un coin du tissu. Il s’agissait d’une
sirène, qui aurait pu être le sosie de Despina. Elle avait les yeux grands
ouverts et la cicatrice sur son torse, recousue grossièrement, ne laissait
aucun doute quant à son état. Il eut un haut le cœur et laissa retomber le pan
de toile.
Ce qui lui donna le plus envie de vomir,
c’étaient toutes les créatures naturalisées qui étaient exposées dans une
immense vitrine qui courrait sur tout un pan de mur. Cela allait du fœtus de
dauphin, morceaux de tentacules gigantesques, à la mâchoire de ce qu’on aurait
pu prendre pour un requin si elle n’avait pas mesuré trois mètres de long…
Du
coin de l’œil, le jeune homme aperçut les signes que lui adressait Despina.
Elle lui montrait le bassin qui était juste voisin du sien. Sur le tableau
correspondant, pas de photo, juste des relevés de chiffres et des notes telles
que « le sujet n’est pas coopératif » ou « essai 4 non
concluant ».
Soudain, une ombre passa devant lui à
toute vitesse. Il sursauta. Quand l’animal contenu dans l’aquarium fit
demi-tour, il s’arrêta devant le scientifique, qui put alors constater quels
horribles traitements on lui avait infligé. Il s’agissait d’un dauphin,
sûrement de la race de ceux qu’étudiait Frédéric. Il portait une espèce de
casque métallique dont les électrodes semblaient s’enfoncer directement dans
son cerveau.
-
Mon
pauvre ami… mais qu’est-ce qu’on te fait subir ici ?
-
Mal…
gémit une voix synthétique.
Cyrille chercha d’où elle venait avant de
trouver un petit haut-parleur tout près du panneau en liège. Il en déduisit
rapidement que le casque servait à traduire les pensées du cétacé et à les
retranscrire en paroles intelligibles pour l’homme.
-
Je
suis désolé… ne put que dire Cyrille.
-
Ne
veux pas faire bombes, poursuivit le dauphin.
-
Tu
veux dire qu’on te fait poser des bombes, c’est ça ?
-
Tu
comprends vite, mon petit Cyrille ! s’écria Emma dans son dos.
Il se retourna brusquement pour se
trouver face à la jolie blonde en tenue militaire, entourée de quatre gardes
armés.
-
Mais
qu’est-ce que vous trafiquez ici ?
-
Ce
serait plutôt à moi de te poser la question… ironisa Emma.
-
Tu
sais très bien ce que je veux dire !
-
Allez,
trêve de questions ! Tu vas nous suivre, bien gentiment !
Une fois à
l’extérieur, les gardes poussèrent Cyrille vers le bord d’un bassin qui
semblait à l’opposé de celui de Despina par rapport au laboratoire souterrain.
-
Tu
vas rencontrer Ataka. Tu verras, il est très joueur…
A ces mots, une chose émergea
de l’eau. Si elle ressemblait à une petite baleine, deux énormes défenses
sortaient de sa bouche.
-
Ah,
j’oubliais de te dire : on le nourrit de veaux… Il paraît que la chair
humaine a à peu près le même goût…
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