Récemment, certains articles de mes confères et consoeurs auteurs (je pense notamment à Eric Wantiez dans le journal Sud Ouest ou à Neil Jomunsi) m'ont fait réfléchir sur ma position d'écrivaine.
Comme eux, je souffre des préjugés de notre société envers notre métier. Car oui, écrire est un métier, même si on en vit que très rarement.
Pour écrire, il faut avant tout avoir de bonnes notions de français, de l'imagination... et de l'endurance. Car c'est un travail de longue haleine, qui vous engage au minimum pour quelques mois...
Mais cela ne s'arrête pas à cela : il faut ensuite vendre son histoire. A un éditeur... Aux lecteurs...
Il vous faut donc être artiste, commercial et secrétaire aussi pour tenir à jour le carnet de rendez-vous ( dédicace, interviews, etc.)
Il faudra aussi subir les critiques, la perpétuelle mise en abîme de ce que vous avez construit jour après jour avec ferveur. Certaines sont constructives et je les accepte avec humilité car elles sont utiles à ma progression.
Mais j'ai le souvenir de quelques unes méchantes ou simplement bêtes, qui blessent tout de même. Comme ce Monsieur qui m'a un jour "gentiment" dit que le roman policier ou le fantastique, ce n'était pas de la littérature et qu'il préférait lire quelque chose de plus "sérieux". J'ai eu juste envie de hurler : "et mon c..., c'est du poulet ?" [Pardon pour ce cri du cœur déplacé :-p ]
Si j'aime cette vie, je dois avouer que cela ne remplit pas mon frigo. Je suis obligée d'avoir un "vrai métier" pour alimenter mon compte en banque.
Alors pourquoi j'écris me direz vous ?
Parce que j'adore ça ! Ecrire fait partie de moi.
Pourquoi refuse-t-on aux auteurs de vivre de leur passion ? Les acteurs, les humoristes, les chanteurs, les danseurs, etc. le font, même s'ils n'ont que le statut d’intermittents du spectacle et que leur porte-monnaie est souvent bien vide.
Si on pousse le raisonnement plus loin, les artisans vivent de leur passion. Je rappelle que, étymologiquement, l’artisan est celui qui met son art au service d’autrui. Ainsi, certains ont élevé leur métier au rang d'art : des ébénistes, des pâtissiers, etc.
Pourquoi ne pourrait-on pas, nous auteurs, vivre de notre plume ?
Après tout, tout livre vendu rapporte bien de l'argent. Alors, je vous vois venir : contrairement à l'idée reçue, ce n'est pas forcément l'éditeur qui s'en met le plus dans la poche. Surtout si c'est un petit éditeur, comme le mien.
Voici d'ailleurs une petite illustration de la répartition des revenus sur la vente d'un livre :
Si je défends le métier de chaque intervenant de la chaîne du livre, il faut avouer qu'un tel graphique laisse songeur...
Pourquoi j'écris, donc ?
Parce que j'aime raconter des histoires.
Parce que j'aime imaginer des mondes qui n'existent que dans ma tête.
Parce que j'aime inventer des histoires que j'aurais aimé lire.
Parce que j'ai envie de partager avec vous ce qui me fait rêver, ce qui me fait vibrer.
Parce que j'aime voir les étoiles dans les yeux de mes lecteurs quand ils ont pris du plaisir à la lecture d'un de mes textes.
Parce que... parce que...
Parce que j'aime écrire, tout simplement !
Malheureusement il y a toujours des imbéciles... Il faut garder les mauvaises critiques dans le sens où elles donnent des conseils et les bonnes parce que cela fait plaisir ;) En tout cas continuez, c'est toujours un plaisir de lire vos romans!
RépondreSupprimerMerci Coralie.
RépondreSupprimerCe ne sont pas forcément les critiques qui me blessent mais plus le système dans lequel nous vivons... Celui qui fait que je ne peux pas vivre de mon métier d'auteur mais que je suis obligée d'avoir un second emploi pour payer mon loyer et mes factures...