Despina se présenta devant la paroi
de la bulle. Au-delà s’étendait une magnifique cité nichée dans une petite
vallée verdoyante.
La
sirène se tourna vers Cyrille et lui fit signe de s’approcher d’elle. Puis, elle
le poussa doucement en avant. N’ayant rien pour se raccrocher, il tendit les
bras pour éviter de se retourner et il traversa la cloison.
Il
chuta lourdement au sol sous l’effet de la gravité : ici, il n’était plus
porté par l’eau. De l’autre côté du mur, Despina et le dauphin le regardaient,
flottant dans le bassin.
Craintif, le scientifique ôta le
détendeur de sa bouche et essaya d’aspirer une goulée d’air. A sa grande
surprise, ni suffocation, ni convulsion : il pouvait parfaitement respirer
ici.
-
Ici,
vous ne risquez rien, dit une voix derrière lui.
Il
se retourna pour se trouver face à un homme d’une trentaine d’année, vêtu d’un
pagne blanc et dont le front était ceint d’une couronne ornée d’un phénix en
or.
-
Je
suis Atlaïs, prince d’Atlantis. Bienvenue dans mon royaume… ou ce qu’il en
reste, ajouta-t-il tristement. Mais, ne restons pas ici ! Ils pourraient
venir !
Cyrille
avait une petite idée de qui ‘ils’ étaient : sans aucun doute, le
Professeur Edeline et ses sbires.
Les
questions se bousculaient dans sa tête : quel rapport entre le laboratoire
et l’Atlantide ? Laurent était-il au courant de ce qui se tramait et que
la découverte à laquelle il aspirait depuis des années avait déjà été
faite ?
Il
suivit le prince jusqu’au cœur de la cité.
Le scientifique était
émerveillé : tant de beauté, tant de richesses. Tout ce qu’on pouvait
imaginer sur l’Atlantide était loin du compte ! Il avait un peu honte de
se promener dans ce lieu magnifique, pieds nus et en caleçon.
Atlaïs
fit entrer Cyrille dans un bâtiment bâti selon un modèle de la Grèce antique,
avec de hautes colonnes.
-
Ici
réside tout notre savoir. C’est le sanctuaire des Atlantes.
Tout
en poussant la gigantesque porte sculptée, le prince continua
d’expliquer :
-
Il y
a quelques temps, une habitante de la surface a réussi à parvenir jusqu’à nous.
Elle se présenta comme une scientifique, nous dépeint son monde en proie à la
guerre et aux épidémies. Elle nous supplia de
profiter de nos avancées pour aider ses contemporains. Pensant qu’il
s’agissait d’une bonne âme, nous avons accéder à sa demande. Nous nous cachons
depuis si longtemps que nous ignorons ce qui se déroule vraiment à la surface.
La
femme dont parlait le souverain était Emma, sans aucun doute. Mais quel rapport
avec le laboratoire peuplé de phénomènes de foire que Cyrille avait découvert.
-
Nous
avons donc accepté de lui transférer tout notre savoir, comme un legs aux
générations que nous avons engendrées sans les connaître. Cela a eu lieu ici.
Il
désigna une salle ronde, avec en son centre, un autel. Puis, il s’approcha de
Cyrille, les mains en avant.
-
Puis-je ?
demanda-t-il. Ce n’est pas douloureux, mais je pense que les images seront,
pour vous, plus parlante que toutes les explications que je pourrais vous
donner.
Il
posa le bout de ses doigts sur les tempes du scientifique. Les informations
déferlèrent dans son cerveau. Affolé, il n’arrivait pas à faire le tri dans
tout ce qu’il voyait. Ensuite, il réussit à se calmer et comprit que c’était
comme de regarder un film.
Il
vit le Professeur Edeline débarquer sur l’île avec sa nièce. Il entrevit leurs
explorations et leurs découvertes. Puis, quand Emma fut en possession des
renseignements qu’elle désirait, il comprit que les scientifiques avaient des
vues bien moins honorables que celles qu’ils avaient annoncées aux Atlantes.
Cyrille découvrit alors comment ceux qui lui avaient permis de venir ici avait
pris le pouvoir et réduit les autochtones en esclavage. Ils leurs avaient volé
tout leur savoir et s’en servaient pour créer des créatures hybrides, aptes à
combattre.
Le
jeune homme était écœuré. Quand Atlaïs ôta ses mains, Cyrille avait les larmes
aux yeux. Comment pouvait-on faire autant de dégâts avec la science de ses
êtres si doux et si pacifistes ?
Il
devait faire quelque chose ! Mais quoi ? Il était coincé sur cette
île. Le prince sembla deviner ses pensées car il lui dit :
-
Je
peux t’aider à t’enfuir. Mais avant, il faut que tu me fasses une
promesse !
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